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Catherine Factory, la pâtisserie "made in USA" s'invite en Médoc


La Gazette (GP) - Bonjour Aurore et merci de me recevoir chez vous ! Pouvez-vous m’en dire un peu plus sur vous ?

Photo Catherine Factory

Aurore (A) - Je m’appelle Aurore, j’ai 27 ans. Je suis née à Bordeaux et j’ai grandi à Cestas.

A l’âge de 16 ans, j’ai eu l’opportunité de pouvoir partir en Corée du sud grâce au Rotary International. J’y suis restée un an et demi. Initialement, je devais aller au Japon mais c’est l’année où le tsunami a tout ravagé donc la situation était trop compliquée.

Et après la Corée du sud, je suis partie six mois aux Etats-Unis.

A mon retour, j’ai fait des études dans le domaine de la communication et du marketing, j’en suis sortie avec une licence.


GP - Pourquoi faire le choix de la Corée du sud ?

(A) - Je voulais partir dans un pays où je pourrais parler plusieurs langues et l’Asie me semblait être une bonne option pour cela. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais au final, j’ai eu un vrai coup de cœur pour ce pays. C’est un vrai dépaysement et un grand paradoxe ! Il y a un contraste énorme entre les traditions qui sont très ancrées et leur utilisation de la technologie. Ce pays évolue très rapidement !


GP - Quel est votre parcours professionnel ?

(A) - Après ma licence, j’ai obtenu un poste de responsable opérationnelle dans la restauration au stade Matmut Atlantique. Je travaillais pour le traiteur Saint Once. Mon poste était mi événementiel, mi restauration. Puis j’ai gravi les échelons et j’ai fini au poste de directrice en 2019.

Malheureusement, le groupe Casino (propriétaire du traiteur Saint Once) allait très mal à ce moment-là et il a été décidé de fermer toute la branche restauration, donc le traiteur et l’ensemble des cafeteria. Je me suis fait licencier en juillet 2020, donc en plein COVID. S’en est suivi le confinement et une grosse réflexion.

Photo Catherine Factory - Tarte cerise/pistache

GP - Une remise en question ?

(A) - Absolument ! Je me suis posée un milliard de questions sur la suite.

J’adorais mon métier, il me procurait une adrénaline qu’aucun autre ne m’avait jamais apportée. Organiser des évènements pour 40 000 personnes, c’était grisant !

Et puis m’est venue cette idée de monter une entreprise de pâtisserie.


GP - Pourquoi la pâtisserie justement ?

(A) - J’ai toujours adoré cela ! Et je pâtissais beaucoup avec ma mère, elle m’a transmis énormément de choses, son savoir-faire et ses recettes.

Je réalise aujourd’hui la chance que j’ai d’avoir transformé un loisir en métier. Je n’ai clairement pas l’impression de travailler, je m’amuse. Et en plus je crée ce que je veux, j’invente des recettes, et mon imagination se met à bouillonner quand on me demande un gâteau avec une thématique. Je pars de zéro, j’ai carte blanche. Et puis, élément non négligeable, je gagne mon propre argent. Je n’ai pas de patron qui m’impose quoi que ce soit.


GP - D’où viennent vos influences ?

(A) - J’ai beaucoup d’influences américaines de par mes parents car ils ont vécu pendant 5 ans aux Etats-Unis. Ils ont adoré ce pays, et moi-même quand j’y suis allée, j’ai complètement adhéré à ce style de vie ! J’ai d’ailleurs encore de la famille qui vit là-bas.

Du coup j’ai été habituée à la gastronomie américaine, c’est presque devenu comme une référence pour moi. Chez nous pas de bon vieux pot-au-feu, c’étaient les plats américains, les pâtisseries typiques, etc.


GP - Pourquoi Catherine Factory ?

(A) - Catherine c’était ma maman. Elle nous a malheureusement quittés en 2016 des suites d’un cancer. Donner son nom à cette entreprise c’était pour moi une façon de lui rendre hommage et de la faire vivre à travers mes créations.


GP - Comment se sont passés vos débuts ?

Photo Catherine Factory - Boîte de cookies

(A) - J’ai d’abord commencé à faire quelques gâteaux chez moi. Mais ensuite en creusant un peu, j’ai découvert qu’il fallait un diplôme en pâtisserie.

Je me suis donc inscrite en candidate libre pour passer mon CAP de pâtisserie. J’ai commencé en septembre 2020. C’était assez simple, je suivais les cours à distance depuis chez moi. Pendant ce temps, nous avons commencé la construction du laboratoire dans le jardin.

En parallèle des cours, j’ai fait des stages.

Le premier s’est déroulé chez Pomme Cactus à Blanquefort, j’y suis restée 7 semaines.

Le second j’ai eu la chance de le faire dans une boulangerie-pâtisserie à Léognan gérée par Philippe Andrieu qui n’est autre que l’ancien bras droit de Pierre Hermé. Je ne le connaissais pas du tout, mais il a été vraiment adorable et surtout modeste, contrairement à ce qu’on pourrait croire. En tout cas il m’a beaucoup appris ! Ce stage a été très enrichissant, à tel point que je suis restée 10 semaines au lieu de 7. Le rythme était assez soutenu mais comme on dit, il faut ce qu’il faut ! Je n’allais certainement pas me plaindre. Et j’ai donc décroché mon CAP en juillet 2021.


GP - A quelle date avez-vous commencé votre activité ?

(A) - J’ai officiellement débuté le 1er août en micro entreprise. Le laboratoire a été terminé fin août, je l’ai inauguré début septembre.


GP - Vos proches se sont-ils impliqués dans le projet ?

Oui absolument ! J’ai un mari adorable, c’est lui qui a construit ce laboratoire car je n’avais pas la place dans la maison. Il y a des normes à respecter, avoir une cuisine fermée, deux réfrigérateurs […] donc je n’avais pas trop le choix.

J’ai eu la chance qu’il soit à la maison pendant un certain temps l’an dernier. Il s’est occupé de notre fils et il m’a construit ce petit cocon qui me permet de travailler en toute tranquillité. J’ai donc pu faire mes stages sans stress et passer mes examens. Ma sœur m’a également beaucoup soutenue.

Quant aux voisins n’en parlons pas, ils m’ont servis de cobayes pendant ma phase de test pour les gâteaux. [rires]


GP - Vous proposez une belle diversité de produits, d'où vous vient l’inspiration ?

Photo Catherine Factory - Gâteau de Noël

(A) - Ce sont principalement des recettes américaines que j’ai goûtées toute mon enfance. Et puis je m’inspire à droite et à gauche pour créer mes propres recettes et en remettre certaines au gout du jour.

Aux Etats-Unis, il y a une tradition, c’est le gâteau de Noël. Je n’ai pas connu un seul Noël sans que nous nous réunissions autour de l’un de ces délicieux gâteaux.

Ce n’était donc pas gagné car en France nous sommes habitués à la sacro-sainte bûche de Noël, mais le challenge me tentait. Et je vous confirme que les gens ont été plutôt réceptifs.

Pour l’anecdote, ma mère adorait les journaux américains «Gourmet» et «Bon appétit». Elle s’était constituée un annuaire avec toutes les recettes, ses sources, la date, etc.

Je la revois feuilletant ces magazines le soir, tranquillement installée dans son fauteuil.

Ces recettes étaient toutes notées sur des feuilles et il y a quelques années, ma sœur les a regroupées et en a fait faire un joli album incluant des photos de ma mère. Il m'accompagne chaque jour.


GP – Que vendez-vous le plus ?

(A) - Sans hésitation les gâteaux d’anniversaire, et les gâteaux de Noël ont également bien fonctionné !

Juste une petite précision pour vos lecteurs, sachez que je ne fais pas de gâteaux recouverts de pâte à sucre. Gustativement je ne trouve pas cela très intéressant, je préfère donc ne pas travailler un produit que je n’aime pas. A titre d’alternative, j’utilise des colorants.

Lorsque l’on me demande d’en faire un, je préfère expliquer à la personne que tout est possible, et que la pâte à sucre n’est pas une obligation. Certains comprennent, d’autres pas.


GP - Quels sont vos moyens de communication pour vous faire connaître ?

(A) - Principalement Facebook, j’ai ma propre page !

J’ai un site Internet qui est en construction, ce sera un site marchand sur lequel vous pourrez passer commande. Pour le moment, les paiements se font par virement.

J’ai également participé au marché de Caychac, cela m’a donné de la visibilité et j’ai pu aller à la rencontre des habitants. Et puis évidemment, le bouche à oreille fonctionne très bien ! Beaucoup de bouche à oreille.


GP - J’ai vu sur votre page que vous faisiez partie de « La ruche qui dit oui », pouvez-vous nous expliquer ce dont il s’agit ?

Photo Catherine Factory

(A) - Il s’agit d’une plateforme de vente en ligne qui permet de mettre en relation les consommateurs et les producteurs. Le but est de favoriser les circuits courts, les produits ne parcourent pas plus de 60 kilomètres avant d’être livrés.

Il y a environ 30 ruches dans le région bordelaise, pour ma part je fais partie de 8 d’entre elles.

Les clients vont sur le site, commandent leurs produits deux jours avant la distribution. Et le jour J nous devons apporter nos produits à l’endroit prévu où s’organise un petit marché éphémère. La Ruche se rémunère via un pourcentage sur les ventes. L’avantage de ce système est de produire sans perte car tout se passe sur commande.

Et puis les ruches communiquent beaucoup sur leurs réseaux donc nous avons une belle visibilité.


GP - Quels sont vos projets pour la suite ?

(A) - D’ici quelques années, j’adorerais ouvrir un salon de thé couplé à une boulangerie-pâtisserie.

Lors de l’un de mes stages j’ai pu observer le travail du pain et c’est un produit qui m’intéresse aussi.

J’ai toujours rêvé d’avoir un endroit où proposer du salé / sucré, une sorte de lieu de vie qui permettrait de redynamiser ma commune. Ici à Caychac nous manquons de commerces et c’est dommage. C’est un joli bourg mais qui manque de vie, si ce n’est celle que le marché hebdomadaire apporte. Il faut créer des lieux de vie, donner envie aux gens de sortir et de se rencontrer. Quand j’étais en Corée, je passais mon temps dans les cafés pour réviser.

Egalement à noter, je vais prochainement proposer des brunchs salés !


GP – Avez-vous un message pour toutes les personnes qui souhaitent se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat ?

(A) - Oui, je voudrais leur dire qu’il ne faut jamais se décourager ! Monter une entreprise c’est donner beaucoup de son temps, parfois un peu (voire beaucoup) de son argent mais il faut garder la motivation. Et surtout il ne faut pas avoir peur de retomber – en quelques sortes – en bas. La récompense viendra plus tard et surtout, vous aurez la satisfaction d’avoir mené votre projet à bien.


- par E. B.

 


Amateurs de gourmandises, vous pouvez retrouvez les jolies créations d'Aurore sur Facebook et sur Instagram !

Commandes également possibles par e-mail à thecatherinefactory@gmail.com ou par téléphone au 06 51 65 61 56.

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