Rencontre avec Yannick Vinson, ancienne éducatrice qui propose des soins complémentaires dédiés aux personnes en situation de handicap en Médopole*.
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Bonjour Yannick, quel est votre parcours professionnel auprès des personnes en situation de handicap ?
Bonjour, j'ai été éducatrice et coordinatrice pendant plus de vingt ans et dans différentes structures hébergeant des personnes dites vulnérables [handicap, grand âge, maladie, fin de vie, précarité, isolement social etc., ndlr].
J'ai travaillé en foyer d'occupation et d'accueil médicalisé (FO/FAM), en maison d'enfants à caractère social (MECS), en établissement avec des classes pour l'inclusion scolaire (CLIS), en EHPAD, etc. J'ai notamment travaillé avec des personnes en situation de handicap sensoriel (Résidence Luis Daney).
On peut donc parler de vocation ! Pourquoi avez-vous changé de cap ?
En 2019, j'ai eu besoin d'un changement et j'ai entrepris une réflexion sur mon rapport au travail dans ce milieu et ma vision du handicap. Ma volonté d'accompagner les personnes vulnérables n'a pas diminué, c'est même ce qui me fait vibrer, mais j'ai voulu modifier la façon de m'y prendre.
Je me suis dit "qu'est-ce que je peux faire pour ces personnes ?". Il y a un réel besoin d'adapter les pratiques professionnelles et de les individualiser aux personnes accompagnées. C'est indispensable pour les aider dans leur développement personnel.
Ce constat vous a amené où ?
A la création d'un ensemble de "boîtes à outils" thérapeutiques pour un vrai travail avec la personne, dans sa globalité, avec ses objectifs et ses envies, en prenant son handicap en considération.
Ces personnes ont souvent un réseau médico-social bien ancré ; que pouvez-vous apporter de plus ?
Je souhaite contribuer à ce réseau indispensable au bien-être global de la personne. Les soins que je propose ne se substituent pas à la médecine conventionnelle et je n'hésite pas à réorienter les personnes vers des praticiens selon la problématique.
J'utilise divers outils via un protocole décidé lors de la première séance avec la personne concernée. Ces outils sont notamment la sophrologie (formation à l'IFS Catherine Aliotta) et le reiki (soins énergétiques venus du Japon).
J'utilise la langue des signes également, ce qui est un atout pour communiquer avec certains publics.
Pouvez-vous nous dire ce que ce sont la sophrologie et le reiki en quelques mots ?
La sophrologie est un entraînement du corps et de l'esprit pour développer sérénité et mieux-être. Elle s'inspire de la psychologie, de la neurologie, de l'hypnose, du yoga, des techniques de relaxation et de la méditation. Une méthode assez complète ; quant au reiki, issu de la médecine japonaise, c'est une ancienne technique d'imposition des mains. Ce n'est lié à aucune religion, aucun dogme ni aucun système de croyance. Le soin énergétique qu'apporte le reiki, en canalisant et harmonisant les énergies, permet d'atteindre un haut niveau de sérénité et de paix intérieure.
Comment adaptez-vous ces thérapies aux personnes handicapées et/ou fragiles ?
J'ai personnalisé mes méthodes et j'adapte les séances par rapport à la personne de manière globale. Comme je rencontre parfois des personnes avec des troubles sensoriels, ma pratique implique de les toucher, avec leur consentement, il faut le savoir.
Toujours avec leur permission, j'enregistre également les séances afin que les personnes puissent "travailler" en autonomie entre deux rendez-vous.
Je vous donne quelques exemples d'adaptation :
- une personne sourde ne pourra pas faire une séance de visualisation en écoutant ma voix ; si cela s'avère approprié, je vais alors prodiguer un soin reiki.
- pour une personne polyhandicapée, je vais peut-être utiliser des outils audiovisuels comme la projection d'images par exemple.
- une personne avec une paralysie ne va pas forcément pouvoir ressentir chaque partie de son corps lors d'un "scan" [scanner son corps = être attentif aux sensations dans des zones du corps, ndlr] ; il faudra alors peut-être envisager une visualisation par le toucher.
Chaque séance sera unique, adaptée, comme chaque personne.
Où pratiquez-vous ? Proposez-vous des séances collectives ?
A cause de la mobilité réduite et de la fragilité des personnes, je me rends à leur domicile et en établissement. Je propose des séances individuelles afin que le travail soit personnalisé.
En revanche je peux proposer des méditations de groupe (je le fais en classe ULIS par exemple).
Géographiquement parlant, je me déplace à Saint Médard en Jalles, où j'habite, et dans les villes avoisinantes, dont une partie en Médopole*.
Yannick Vinson Page Facebook Courriel Tél. : 07 63 98 26 82 |
Propos recueillis par C.BL
Photo (c)C.BL/LGM 2023
*Médopole : terme inventé par la Gazette (nous !) pour indiquer les sept communes couvertes par le journal : Arsac, Blanquefort, le Pian, le Taillan, Ludon, Macau, Parempuyre.
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