top of page

Le 2 février, on tient la chandelle


Vous l'aurez compris, il ne s'agit point de jouer "celui de trop" lors d'un rendez-vous galant, mais d'une des journées les plus gourmandes de l'année, la Chandeleur !

Andrea Camassei, Les Lupercales (vers 1635)

Origines

L'origine de la Chandeleur, fête des chandelles, est assez incertaine.


Petite chronologie du février festif :

Antiquité romaine : on fête les Lupercales, célébration de la divinité de la fécondité et de l'élevage, Faunus Lupercus. L'idée est surtout de célébrer le renouveau et le retour de la lumière (les jours rallongeant) ; on entre dans une nouvelle période, notamment agricole.


Moyen-Âge : La chrétienté choisit la date du 2 février, à partir du IVe siècle pour fêter un événement biblique : la présentation du Christ au Temple, qui serait survenue 40 jours après sa naissance. Les prémices de la Chandeleur sont ancrés, on célèbre encore la lumière apportée sur la Terre. L'usage est d'allumer un cierge dans sa paroisse et de la ramener chez soi sans que la flamme ne s'éteigne afin d'apporter protection dans son foyer. C'est aussi l'occasion de ranger toutes les décorations de Noël (houx, crèche...). La tradition perdure ainsi durant les périodes modernes et contemporaines, avec une symbolique moins religieuse au fil du temps.

Cela explique aussi l'étymologie de la Chandeleur (autrefois "Chandeleuse"), qui vient du latin Festa candelarum, "fête des chandelles".


Pourquoi des crêpes à la Chandeleur ?

Une autre tradition a vu le jour, celle des crêpes.


La forme en disque et la couleur dorée de la crêpe rappellent le soleil, qui se réveille doucement de son hibernation, mais aussi, la galette de l'Epiphanie.

Au Ve siècle, le surplus de farine non utilisé servait pour les crêpes de la Chandeleur, nouveau symbole de prospérité à venir.


La pièce d'or

La tradition veut que pour mesurer sa prospérité il fallait faire sauter les crêpes de la main droite tout en tenant un Louis d'or de la gauche. Si la crêpe atterrissait correctement sur la poêle, la fortune était promise pour l'année en cours. Puis on enroulait la pièce dans la crêpe et on laissait celle-ci en haut de l'armoire durant une année. Les miettes périmées de la crêpe étaient alors récoltées et offertes au premier pauvre venu...


Aujourd'hui, les processions aux chandelles et autres rites n'existent plus mais on a conservé, le 2 février, la tradition des crêpes et on a bien raison, car c'est trop bon !


Par Dominique Gravois


LA CHANDELEUR DANS LE MONDE - par C.BL

France, Belgique, Suisse romande : le Pape Gélase I, 49ème pape distribuait des crêpes aux pèlerins arrivés en ville sainte, Rome. La crêpe Suzette, à base de beurre caramélisé et de jus d'orange ou de Grand Marnier est le symbole franchouillard par excellence. Puis, de très près (on ne veut pas d'ennuis avec nos amis bretons) la crêpe Breizh (simple, efficace, avec de la farine locale et dégustée avec du miel ET DU CIDRE). La pâte est selon les goûts agrémentée de rhum, de vanille, de fleur d'oranger, ou comme je faisais avec ma mamie Louisette, avec du zeste d'orange. La crêpe française est très fine et de diamètre assez grand. Luxembourg : le Liichtmëssdag est surtout destiné aux enfants, qui se promènent dans les rues le 2 février, bougie (en papier ou carton) décorée à la main et chantant quelques chansons traditionnelles, en espérant la pièce ou des sucreries en retour. Canada : jeune pays non catholique, cet état n'a pas eu la joie de nos fêtes païennes ni leur transformation par le clergé. Mais il célèbre bien le "pancake day", que nos cousins québécois appellent le Jour de la marmotte ! Le challenge du jour : observer l'entrée d'un terrier de marmotte ; si elle émerge et que le temps est nuageux, l'hiver finira bientôt !


bottom of page