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Le Pian Médoc : Photostore, "focus" sur une boutique photo à l'ère du numérique



Rencontre avec Benjamin Gay, photographe passionné par son art et celui des autres.


 


La Gazette : Bonjour Benjamin, parlez-nous un peu de votre parcours professionnel ?

Benjamin : Originaire de Dax, j'ai suivi une formation de photographe à Toulouse : un CAP [Certificat d'aptitude professionnelle, ndlr] que j'ai complété avec un diplôme de niveau Bac + 2 dans la photo. J'ai ensuite travaillé pour Sud Ouest, pour des agences de publicité, et pour un photographe de quartier, ce qui m'a permis de diversifier mon expérience et travailler mon approche individuelle.

Cette expertise technique me sert à Photostore car on ne peut pas être trop spécialisé. Il faut avoir une palette assez large, on parle de la photo d'une bouteille de vin, à des clichés de bébé sans oublier les photos d’identité, etc. Et puis il y a toute la partie labo, retouche et tirage, colométrie.


Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la photo ?

J'ai eu envie de faire ça depuis l’âge de quinze ans ; mes parents étaient abonnés au magazine Géo, et le frère d’un copain avait fait l’école d’Orthez et avait créé un diaporama avec ses photos : en l'admirant, je me suis dis que c’était ce dont j’avais envie, c’était ça.


Etes-vous arrivé sur Bordeaux suite à votre formation ?

Oui je suis venu sur Bordeaux en envoyant des CV à droite à gauche, puis j’ai trouvé une place comme employé à la boutique photo du Pian. J’avais eu une belle proposition de travail quand j’étais étudiant pour Paris mais je ne m’y voyais pas du tout, c’était pas pour moi.



Présentez-nous Photostore.

J’ai racheté la boutique dans laquelle j'étais salarié il y a quatorze ans ; l'entreprise stagnait un peu suite à l’arrivée du numérique. L'ancien gérant ne voulait pas investir dedans, ni se moderniser. Il faut dire qu'il n'était pas photographe mais comptable de profession. L'atmosphère manquait de passion pour la photo. Alors que moi, c'est l'inverse : je peux passer une demi-heure de plus sur un portrait, et le fais car ça me fait plaisir ; je peux adapter un devis pour un projet parce qu'il m'intéresse. Finalement en cinq ans j’ai doublé le chiffre d’affaires et embauché une personne de plus.

Il faut intéresser les gens, en par exemple investissant dans la sublimation [technique d'impression sur objets, ndlr] pour faire des mugs, des t-shirts, etc.


Vos tirages sont à l’ancienne ou de technologie moderne ?

Effectivement il y a des machines qui les font "à l’ancienne" avec des produits chimiques mais j'ai préféré et utilise une solution plus écologique qui consomme beaucoup moins d’électricité et sans émission toxique. Il faut savoir que dans un labo photo comme le mien, on n'a aucune obligation de recycler les produits chimiques !

Que pensez-vous des photos faites par smartphone ?

Ça a changé le travail c'est sûr : avant il y avait une pellicule, et quand elle se terminait la personne devait nous l'apporter pour la développer. Aujourd’hui il n’y a plus cette obligation, mais pour moi le pire serait que les gens arrêtent de prendre des photos. Tant qu’il y aura des petits chats et des enfants, il y aura toujours du travail [rires].

Au magasin, nous avons un service de développement de photo instantanée, de photo d’identité, de portraits rapides pour les petits cadeaux (porte-clefs, t-shirts, peluches, mugs) et nous faisons les impressions jusqu’à 60x90 cm (posters, albums, etc.). En extérieur, nous gérons les photos de classe de septembre à décembre ; nous visitons une cinquantaine d’écoles, de Floirac à Lesparre !

Enfin, nous réalisons des shootings en studio : portraits, photos de naissance, mode, mais aussi des formules "pro" pour les réseaux sociaux, les sites internet, les châteaux, etc.



Comment tenez-vous le coup avec le marché actuel (impression par internet...) ?

Il faut passer un certain temps sur ces sites alors que quand les gens viennent en boutique, ils repartent de suite avec leur produit. On peut tirer six cent photos à l’heure ! Souvent, les gens viennent déposer leurs photos, vont faire les courses au Leclerc puis reviennent chercher leurs photos. Nos photos d’identité sont au même prix qu’un Photomaton, et puis, avec un photographe présent, la qualité est incomparable et les essais inombrables !



Qu’est ce qui vous démarque des autres photographes de la région ?

Très bonne question, je pense que nous avons l’avantage d’avoir un lieu fixe, par rapport à ceux qui travaillent de chez eux. C’est une garantie de sécurité pour les gens, notamment quand ils réservent pour un mariage, généralement un an à l'avance, ils savent que l'on ne va pas s’évanouir dans la nature car l'entreprise existe depuis plus de trente ans. C’est rassurant et nous avons un bon "bouche à oreille" ; je ne fais aucune publicité, sauf au Mégarama du Pian.

Est-ce que vous avez de futurs projets ?

J’ai une autre activité en parallèle, un peu plus personnelle : je fais des photos artistiques et tiens des expositions, même si avec la COVID ça s'est arrêté.

Je travaille aussi avec une artiste en binôme, une ancienne Parempuyrienne qui travaille sous le nom d’artiste d'Azama Effilochée. Elle réalise des tableaux avec du tissu effilé et reformé, elle a a exposé au parc du Bourran à Mérignac [dans le cadre d'un hommage aux victimes de l’esclavage, ndlr]. Notre collaboration devrait reprendre très bientôt (arrêt COVID). Je n’en vie pas mais c'est un vrai plaisir.


Merci Benjamin. A noter que votre site internet permet de télécharger une application, Mobile Photo Kiosk, pour envoyer depuis un ordi ou un smartphone, vos tirages à imprimer et aller les chercher directement au magasin. Qualité professionnelle garantie !


Propos recueillis par Mana O'Bordelo

Photos par Benjamin Gay

Galerie marchande de Leclerc au Pian Médoc

05 56 95 31 30

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