Tous les ans, ces petits insectes poilus envahissement nos campagnes, causant des conséquences sanitaires tant aux humains qu’aux animaux domestiques.
Pourquoi cette petite bête nous ennuie-t-elle tellement ? Enquête.
Chenille ou papillon ?
La chenille processionnaire fait partie d’une espèce de lépidoptères (insecte à métamorphose complète dont la forme adulte est un papillon et la larve une chenille).
Il en existe deux sortes :
La chenille processionnaire du chêne qui reste dans l’arbre
La chenille processionnaire du pin qui s’enterre dans le sol en attendant sa métamorphose (son état de chrysalide peut durer de quelques mois à 5 ans, quelle patience !)
Lorsque les chenilles quittent leur nid pour aller s’enfouir sous la terre, elles se déplacent en file indienne, d’où leur nom ; ces files atteignent souvent plusieurs dizaines de mètres. C’est lors de ces déplacements qu’elles sont dangereuses pour l’homme et l’animal.
Non seulement envahissantes...
On commence à voir les premières chenilles dès le mois de février et leur présence se prolonge généralement jusqu’à fin juin. De nombreuses études montrent que leur prolifération s’est accentuée à cause du réchauffement climatique, mais aussi par une plantation intensive de pins sur les côtes de l’Atlantique et le long des autoroutes.
Leur développement s’est adapté à ces nouvelles conditions climatiques : leurs nids sont construits en haut des arbres pour capter au maximum les rayons du soleil (la température à l’intérieur du cocon peut être jusqu’à 15 degrés supérieure à la température externe).
... mais aussi urticantes
Très volatiles, les micro-poils présents sur le dos de la chenille sont projetés dans l’air lorsqu’elle se déplace. Ces poils peuvent être respirés, entrer en contact avec la peau ou les yeux provoquant des troubles cutanés, respiratoires et oculaires.
Après une atteinte cutanée, il est conseillé de laver la zone piquée à grande eau mais sans frotter pour ne pas incruster les poils urticants. Lorsque l’œil ou les voies respiratoires sont touchées, il est fortement conseillé de voir un médecin qui pourra prescrire des antihistaminiques contre les démangeaisons et si besoin des corticoïdes pour l’inflammation.
Les animaux qui auraient approché de trop près ce petit fauteur de troubles risquent une nécrose de la langue et doivent rapidement recevoir un traitement adapté.
Quelles préventions ?
En premier lieu, il convient de ne pas les toucher, même avec un bâton car tout objet en contact avec les chenilles est lui-même un agent de transmission.
Il est également recommandé de laver soigneusement les fruits et légumes avant de les consommer.
A plus grande échelle, certaines communes essaient différentes méthodes : pulvérisations de biotoxines, tirs de billes d’amidon contenant des phéromones, installation de nichoirs à mésanges très friandes de cette nourriture, pièges autour des arbres.
Malheureusement, il n’existe pas de solution miracle ni définitive pour éradiquer ce nuisible, aussi, lors de vos promenades, restez prudents et vigilants.
Bonne balade et ouvrez l’œil !
- par Martine Enjalbert