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Blanquefort : d’ingénieur à professeur de yoga, la reconversion réussie de Sandrine Barbier

Il y a quelques virages qui sont de véritables changements de vie. C'est le cas de Sandrine Barbier, professeur de yoga à Blanquefort. Portrait.



Bonjour Sandrine. Pouvez-vous nous dire qui vous êtes ?

Bonjour. Je m’appelle Sandrine, j’ai 57 ans et je suis célibataire, sans enfant. Au départ j’ai suivi un cursus universitaire dans la biologie et la biochimie, puis j’ai travaillé pendant vingt ans dans l’industrie pharmaceutique en tant qu’ingénieur en bactériologie. J'ai continué ma carrière comme commerciale dans le domaine médical puis en 2002, j’abandonne la région parisienne pour m'établir à Bordeaux afin de donner suite à mon intérêt pour un poste de commerciale en anesthésie / réanimation, dans cette région.


Qu’est-ce qui vous a fait changer de vie ?

Étant à l’époque asthmatique et pratiquant la danse, je voulais apprendre à mieux respirer. J’ai donc commencé à pratiquer le yoga en 1997. En parallèle, je me suis posé des questions sur la pérennité d’un travail en tant que salariée et ma place d’être humain dans le monde de l’entreprise traditionnelle.


En 2006, et durant quatre ans, j’ai étudié à l’École française du yoga. J'ai soutenu un mémoire sur la pleine conscience et quitté définitivement le salariat pour m’installer en tant que professeur de yoga à Eysines.


J'ai voyagé pour la première fois en Inde en 2000. J’y vais uniquement pour vivre des pratiques spirituelles et physiques de yoga, en ashrams [endroits où pratiquer le yoga, ndlr]. Ce furent des voyages initiatiques importants dans ma vie.


La Maison du Yoga, c’est quoi ?

Il s’agissait d’assembler, d’une part, un centre de yoga, favorisant ma reconversion professionnelle et d’autre part, des parties privées dans la construction, pour accueillir mes parents, qui habitaient en région parisienne à l’époque, pour pouvoir mieux les aider dans leur âge qui avançait. C’est en juin 2013 que nous avons inauguré la Maison.


La Maison du Yoga n’est pas seulement un lieu, mais aussi et surtout, l’ensemble des personnes qui y viennent. Ce sont les élèves qui sont nos enseignants.


De façon plus pratique, la Maison du Yoga propose des cours de Hatha Yoga (yoga postural), de Yoga Nidra et de relaxation, en petit groupe ou en individuel. Je ne veux pas de cours de niveaux, mais mélanger toutes les différences, ce qui enrichit les ressentis lors de chaque séance. Tous les cours sont également retransmis en direct via l'application Zoom, ce qui permet une souplesse de planning pour les pratiquants.

Je me suis spécialisée en yoga pour enfants en 2014 et propose des ateliers yoga parents/enfants, ainsi que des ateliers thématiques saisonniers (détox de printemps, etc.).


Enfin, je propose un accompagnement gratuit pour les personnes en recherche d’amélioration du sommeil, de l’énergie, de performances sportives, de l'équilibre du poids, etc., ainsi que des produits en micro-nutrition.

 
 

Qui peut pratiquer le yoga et comment ?

Pour commencer, contrairement aux idées reçues et que j’entends systématiquement, il n’y a absolument pas besoin d’être souple pour pratiquer le yoga. La visée du yoga est l’harmonisation entre tous les corps, le corps physique, le corps énergétique et le corps mental.


Dans la pratique du yoga je mets un point d’honneur sur la sécurité des pratiquants. C’est en toute confidentialité que je recueille les problématiques de santé. De ce fait, je vais pouvoir adapter mes conseils sur leur technique, leur posture, leur positionnement tout en travaillant aussi sur le souffle. Au fil du temps ils gagnent en confiance et peuvent donc s’abandonner totalement dans leur pratique ainsi que ressentir les bienfaits de cette belle discipline, tant en terme de gainage du corps et d’assouplissement (et oui !) que de bonne posture corporelle au quotidien pour prévenir les douleurs (dos, articulations, celles liées au vieillissement…).


Y a-t-il des contre-indications à la pratique du yoga ?

Hormis une personne intubée, tout le monde peut pratiquer. J’ai déjà fait des interventions à domicile pour des personnes alitées. On a beaucoup travaillé sur la prise de conscience de la respiration, sur des techniques de visualisation et de relaxation ; ça a apporté beaucoup d’apaisement à ces personnes.


Ce n’est pas le yoga lui-même qui est contre-indiqué, mais plutôt certaines postures, des techniques respiratoires particulières suivant la problématique de la personne (problème cardiaque, problème physique grave, problème aux cervicales, etc.). On est formé aussi par des médecins, des kinés, des rhumatologues.


Pensez-vous que dans la société actuelle, les gens prennent davantage soin d’eux ? Votre clientèle a-t-elle changé ?

C’est vrai que lorsque j’ai commencé, j’avais pas mal de personnes qui avaient 55-60 ans et qui commençaient à avoir des douleurs articulaires. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de 25-40 ans, de jeunes mamans. Je pense qu’il y a une prise de conscience du besoin de bien-être.


L’arrivée de toutes les médecines traditionnelles, des méthodes naturelles, etc. sont très en vogue et je pense que les gens ont besoin de ça. Je ne dis pas qu’il ne faut pas de médecine conventionnelle, mais moi qui viens du milieu pharmaceutique, je sais qu’il y a des molécules qui sont vraiment épouvantables. On rigole un peu en parlant des remèdes de grand-mère, mais il y a des choses qui fonctionnent très bien.



Le secteur du bien-être est en pleine expansion et de plus en plus de personnes se reconvertissent.

C’est une bonne chose, mais il convient de rester vigilant sur la pertinence des enseignants consultés. Aujourd’hui, à mon avis, l’enseignement du yoga vit une mauvaise période.


Il n’y a pas de diplôme d’État ; ce sont des diplômes fédéraux et je trouve que les personnes ne font pas suffisamment de recherche sur les thérapeutes, leurs diplômes, etc. Des personnes sans aucun diplôme ont la possibilité de s’installer et d’enseigner, sans contrôle sur les techniques qu’elles diffusent. Le yoga peut être dangereux pour la santé physique et mentale s’il est mal enseigné.


Comment être sûr de tomber sur un "bon" thérapeute ?

Il ne faut pas hésiter à discuter avec le professionnel, à lui poser des questions, connaître son parcours, lui demander son diplôme. Savoir par exemple, s’il a été formé via la Fédération française du Hatha Yoga (FFHY), s’il est parti à l’étranger (Inde par exemple). Car même si l'enseignement du yoga ne fait pas encore partie des métiers reconnus par l’État, suivre une formation avec la FFHY reste sans aucun doute un gage de qualité. D’autant plus que celle-ci demande une expérience pratique d’au moins dix ans.


Quels conseils pouvez-vous donner à nos lecteurs afin qu’ils puissent améliorer leur quotidien ?

Le bien-être ne se limite pas à une séance de yoga ou quelques exercices de respiration. C’est un assemblement de plusieurs modifications à apporter à son quotidien. Il faut rencontrer un professionnel du bien-être afin de lui présenter votre mode de vie et lui expliquer ce que vous recherchez, vos attentes. Il vous conseillera en adaptant votre routine à vos besoins afin d’atteindre vos objectifs.


Avez-vous d'autres projets ?

Je suis une personne dynamique, curieuse et qui adore apprendre sur tout. Actuellement, je me forme sur les réseaux sociaux et en l’occurrence sur YouTube en vue de créer ma propre chaîne, je prends des cours d’anglais et je suis en formation continue en ce qui concerne la diététique, la nutrition et le yoga !


Infos pratiques

Téléphone : 05 56 28 82 92 ou 06 29 51 16 29



Propos recueillis par Lydia Besse

Photos fournies par Sandrine Barbier


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