top of page
Photo du rédacteurDominique Gravois

L'Épiphanie, tradition gourmande !


ORIGINE

Le mot Epiphanie (nf) ou Théophanie vient du grec epiphaneia qui signifie apparition, manifestation. À la naissance de Jésus, les rois mages venus d'Orient, Melchior, Balthazar et Gaspard seraient venus lui offrir des cadeaux. La fête de l'Épiphanie prolonge ainsi la fête de Noël. Cet épisode chrétien est célébré le 6 janvier, soit douze jours après la naissance de Jésus. De nos jours, on préfère la fêter le dimanche le plus proche, en famille.

L'Adoration des mages peint par Matthias Stom (vers 1600-1650
L'Adoration des mages par Matthias Stom

COUTUMES

La galette des rois

Il faut remonter au temps des Romains, pendant lequel les Saturnales de décembre marquaient le solstice d'hiver. Cette célébration, qui durait 7 jours, se traduisait par une multitude de repas de village.

À cette occasion, on mangeait la galette des rois, alors désignée comme un gâteau de forme ronde, représentant le soleil.


En France, c'est au XIVème siècle que l'on mange la galette des rois à l'occasion de l'Épiphanie, en famille ou entre amis.


De nos jours, certains étendent la coutume du partage de la galette à leur réseau professionnel durant tout le mois de janvier.


Dans la galette est dissimulée une fève et celui qui a la part où elle se trouve est déclaré roi, reçoit la couronne et choisit sa reine. Il est de coutume que le plus jeune convive se glisse sous la table pour désigner à qui sont attribuées les parts.


Il existe ainsi deux sortes de galettes :


- la brioche nature, toujours en forme de couronne et parsemée de perles de sucre. En Provence, elle est fourrée aux fruits confits.


- la galette feuilletée, parfois « sèche » (simple pâte feuilletée sucrée), le plus souvent fourrée de frangipane (sorte de crème d'amande inventée au XVIème siècle par Frangipani, célèbre saucier florentin, d'où son nom). Le dessus de la galette est alors strié, à l'image d'un filet de pêche.

Le sud de la France semble avoir conservé davantage la tradition, puisque le gâteau des Rois est le plus souvent une couronne briochée, parfois aromatisée de citron et décorée de fruits confits ; une couronne dont la forme s'apparente à une roue, symbole de la terre et des champs, qui évoque l'appel du printemps après l'hiver. Cependant, à l'image de ce qui se pratique au nord de la Loire on consomme aussi des galettes en pâte feuilletée garnie de frangipane.


La part du pauvre

Pendant les Saturnales, on partageait la galette en autant de portions que de convives, plus une, la première étant toujours la part du pauvre (« la part de Dieu »). Elle serait servie au premier mendiant venu.

La part des absents était également conservée pour un membre de la famille ou de la communauté parti au combat par exemple. Si elle se gardait longtemps, sans s'émietter ni moisir, c'était un bon présage de leur retour.


LA FÈVE

Toujours dans la culture romaine, la fève (légume) était l'ancêtre du bulletin de vote. Elle est par la suite devenue le moyen d'élection du Roi des Saturnales. Ce "roi" pouvait alors commander tout ce qu'il lui plaisait. Cette tradition a évolué et a perduré au cours des siècles en trouvant sa place le jour de l'Épiphanie.

La fève a parfois été remplacée par une pièce d'argent, voire d'or chez les plus fortunés.


La fève de porcelaine apparait vers 1870. Depuis, les fèves en plastique se sont également multipliées.

La représentation est souvent religieuse (santons, étoile) mais on trouve de plus en plus de héros de dessins animés et autres figurines, au point que la fève est devenue un véritable objet de collection (le musée de Blain, en Loire-Atlantique, en compte plus de dix mille !)

Melchior

À l'Élysée, on ne tire pas le roi puisque celle-ci est un fief républicain. Pas de fève pour le Président Emmanuel Macron donc !


 


Infos recueillies par Dominique Gravois

bottom of page