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Une date, des histoires : le 11 novembre 1918

Que commémore-t-on chaque 11 novembre?

La France rend hommage aux combattants et aux victimes de la Première Guerre mondiale en célébrant l’anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 [Un armistice est une convention signée par plusieurs gouvernements mettant fin à des hostilités entre armées en temps de guerre, ndlr].


L'armistice signé le 11 novembre 1918 à 5h15, met provisoirement fin aux combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918), et reconnaît la victoire des Alliés et la défaite de l'Allemagne, mais sans  capitulation.


Que s'est-il passé le 11 novembre 1918 ?

Sans journalistes, l'armistice est signé dans le wagon-restaurant de commandement du maréchal Foch ("Wagon de l'Armistice"), le 11 novembre 1918, à 5h15 du matin, non loin de la gare de Rethondes en forêt de Compiègne, dans l'Oise.


Photographie prise à la sortie du "wagon de l'Armistice" où a eu lieu la signature. Le maréchal Foch tient la canne. 


A 11 heures du matin, ce 11 novembre 1918, le cessez-le-feu prend effet sur le front, pour une durée de trente-six jours (il sera renouvelé trois fois pour un mois dans le même wagon à Trèves le 12 décembre 1918 puis le 16 janvier 1919 et le 16 février 1919 pour une durée illimitée). Pour annoncer la fin de la Première Guerre mondiale (qui a fait plus de dix-huit millions de morts, dont neuf millions de civils) et la victoire des Alliés, les cloches se mettent alors à sonner dans toute la France.


À 16 heures, à l’Assemblée Nationale, Georges Clémenceau, alors Président du Conseil et Ministre de la Guerre, lit les conditions de l'armistice. Il rend hommage à la Nation toute entière en saluant le retour de l’Alsace et Lorraine, cédée à l’Allemagne en 1871.


L'Armistice du 11 novembre est le dernier traité signé, puisque la Bulgarie a signé l'arrêt des combats le 29 septembre, l'empire Ottoman le 30 octobre et l'Autriche-Hongrie le 3 novembre de cette même année.


Qui a participé à la signature de l’armistice ?

Côté Alliés (la Triple Entente : France, Royaume-Uni, États-Unis)

Le maréchal Foch, commandant suprême des  forces alliées et son chef d'état-major le général Weygand, l'amiral Wemyss, représentant britannique, le contre-amiral Hope, et le capitaine de la Royal Navy Marriott.


Côté Allemands

Matthias Erzberger, représentant du Gouvernement allemand, le comte Alfred von Oberndorff, représentant le ministère des Affaires étrangères allemand, le général major Winterfeldt, de l’Armée impériale et le capitaine de vaisseau Vanselow, de la Marine impériale.


"Signature de l’armistice de 1918 dans le wagon de l'Armistice, à Rethondes. De face, le maréchal Foch (debout), entouré du général Weygand et des amiraux britanniques Wemyss et Hope." Vikidia


Quelles étaient les conditions imposées à l’Allemagne ?

- Confiscation de l'armement allemand et son matériel de transport,

- évacuation des territoires occupés,

- démilitarisation d’une zone de dix kilomètres allant des Pays-Bas jusqu'à la frontière suisse sur la rive droite du Rhin et conservation des principaux points de passage du Rhin : Mayence, Coblence et Cologne.


Ce 11 novembre 1918 marque-t-il la fin de la Première Guerre mondiale ?

Pas partout. L’armistice signifie la fin des combats, mais pas la paix ; il est conclu par les chefs militaires mais ne met pas fin à la guerre. De nos jours, on emploie plus souvent le mot « cessez-le-feu». Ce n’est que le 28 juin 1919 qu’un accord de paix fut signé dans la galerie des Glaces du château de Versailles. 


Ce traité de Versailles était très dur (on parle de « diktat ») pour les Allemands, qui ont dû restituer les régions d’Alsace et de Lorraine à la France, la création du « couloir de Dantzig » donnant à la Pologne un accès à la mer, payer vingt milliards de marks-or et accepter des soldats français sur leur territoire. Le ressenti allemand fut un sentiment d’humiliation teinté d’un sentiment de revanche. C’est pour cela que ce traité est considéré comme une des causes de la Seconde Guerre mondiale.


Le 11 novembre, jour férié en France

Depuis la loi du 24 octobre 1922, le 11 novembre est la date de commémoration de la Grande Guerre et de tous les morts pour la France et est un jour férié en France en tant que "jour de commémoration de la Victoire et de la Paix" (jour du Souvenir).


Quand, au nom de l’amitié franco-allemande, Valéry Giscard d’Estaing supprime la célébration du 8 mai 1975, il décide que le 11 novembre regroupera les célébrations de toutes les guerres. Commémoration du 8 mai et jour férié seront rétablis par François Mitterrand en 1981.


D’autres 11 novembre

- En 1919, le projet de l'hommage à un soldat inconnu mort à la Première Guerre, symbole anonyme de tous les "Poilus", est adopté par les députés français.

- En 1920, le Parlement vote une loi adoptée à l'unanimité : "Article 1er  : Les honneurs du Panthéon seront rendus aux restes d'un des soldats non identifiés morts au champ d'honneur au cours de la Guerre 1914-1918. Article 2 : […] Les restes du Soldat inconnu seront inhumés sous l'Arc de Triomphe." Ce sera fait le 28 janvier 1921.

- Le 11 novembre 1923, une "Flamme du Souvenir" est allumée.

- Le 11 novembre 2011, Nicolas Sarkozy, après le décès du dernier vétéran de la Grande Guerre, rend hommage également aux soldats morts au combat en Afghanistan ; le 20 février 2012 vote pour le 11 novembre "Journée de commémoration de la Grande Guerre et de tous les morts pour la France".

- Le 11 novembre 2012, François Hollande honore la mémoire de tous les soldats décédés en opération.


Cérémonies de commémoration

A Paris, le rituel pour le Président de la République est toujours le même :

- dépôt d’une gerbe tricolore devant la statue de  Georges Clemenceau , symbole de la victoire de la  Grande Guerre,

- remontée des Champs-Élysées, escorté par la Garde républicaine,

- passage en revue des troupes sur la place Charles-de-Gaulle,

- recueillement et dépôt d’une gerbe tricolore devant la tombe du Soldat inconnu sous l'Arc de triomphe, puis ravivage de la flamme.


Le président et les personnalités officielles portent alors le Bleuet de France en boutonnière, symbole national pour les anciens combattants et victimes de guerre.


Un bleuet de France, en novembre 2013


Pourquoi un bleuet ? Lors de la Première Guerre mondiale, les Poilus surnommaient ainsi les nouveaux soldats portant l’uniforme bleu.


Dans chaque ville et village de France, la cérémonie se déroule généralement devant le monument aux morts de la commune, avec levée des couleurs, remise de décorations, allocutions, exécution de la Marseillaise et dépôt de gerbes. A 11 heures précises, heure de la fin des combats en 1918, les cloches sonnent à toute volée.


A Parempuyre par exemple, ce vendredi 11 novembre 2022, les commémorations de l'armistice de 1918 se dérouleront à 10h45 avec dépôt de gerbe au cimetière et à 11h15 avec cérémonie officielle au Monument aux morts, place de l'église.


Par Dominique Gravois

Photos libres de droit/Wikimedia CC

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